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On les appelle, « crises », « troubles du comportement », « comportements défis », j’ai adopté le terme de comportements problèmes, car au final c’est cela qui les caractérisent le mieux. Quel parent ne connait pas ces comportements (hurlement, refus, jet d’objets en tout genre, enfant qui se frappe, qui nous frappe). Ces comportements nous font parfois mal physiquement, il nous blesse émotionnellement à chaque fois. Le regard des autres, notre incompréhension de ce qui se passe, notre difficulté à les faire cesser… Ils font partis de notre quotidien de parents d’enfants avec autisme et nous laissent seuls et souvent épuisés. J’ai connu ces moments qui paraissent une éternité et aujourd’hui souvent les parents m’interrogent, « Est-ce que ça s’arrêtera un jour ? Comment faire pour que ça s’arrête ? »
Ma réponse est la suivante, on peut faire quelque chose, on peut ne plus subir. Il faut agir avec patience et avec méthode. C’est parfois long et éprouvant mais souvent ça fonctionne. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’un comportement problème a toujours une fonction (obtenir quelque chose, éviter quelque chose ou être réactionnel à un état interne comme une douleur ou une gêne sensorielle par exemple). Un comportement problème se manifeste dans un contexte, dans un environnement précis, avec souvent des déclencheurs. C’est en comprenant à la fois sa fonction et son contexte d’apparition que l’on peut agir dessus pour le faire diminuer, voir disparaitre.
Il faut observer le moment de la journée, l’endroit, les personnes présentes, ce que l’enfant est en train de faire, la tâche ou la consigne qui lui est demandée et ce qui se passe avec ce comportement. Est-ce que l’enfant obtient un objet qu’il réclamait ? Est-ce qu’il évite un moment difficile ou une tâche qu’il n’aime pas faire ? Est-ce que l’enfant a faim ou mal quelque part ? Est-ce qu’il y a trop de bruit ou trop de lumière ? Au final, il faut observer et se questionner.
Si l’enfant veut quelque chose, il ne faut plus lui donné lorsqu’il fait une « crise » car cela renforce le comportement problème. Il ne faut lui donner que lorsque le comportement est adapté. Par exemple, un enfant ayant une absence de langage qui lorsqu’il veut un bonbon, hurle. Pour le calmer, on lui donne un bonbon. Sans le vouloir on vient renforcer le comportement problème, l’enfant apprend alors que crie=bonbon. Il faut travailler autrement. Ne plus donner de bonbon quand il crie, mais quand il donne une image du bonbon. Une fois l’apprentissage réussi, l’enfant ne criera plus pour avoir un bonbon.
Si l’enfant veut éviter une tâche, il peut mettre en place un comportement problème. Par exemple, lorsqu’un enfant ne veut pas faire un puzzle, il jette le puzzle. Il se peut qu’il perçoive cette activité comme trop difficile. On peut alors faire un puzzle de quatre pièces. On installe trois pièces et il ne reste qu’une pièce à poser pour l’enfant. On donne alors à l’enfant un renforçateur positif pour l’encourager à recommencer. La tâche est alors plus facile, plus courte et plus motivante. On peut aussi proposer des puzzles sur tablette, l’aspect tactile est souvent motivant pour l’enfant.
Si l’enfant hurle dans les magasins parce qu’il est hyper sensoriel auditif, on peut essayer d’utiliser un casque anti-bruit pour limiter le bruit ou aller faire ses courses dans des magasins plus petits à des heures creuses.
En faisant preuve d’observation et de patience, on peut agir sur les comportements problèmes pour les diminuer, apporter un mieux-être à l’enfant et à toute la famille. Ne jamais oublier qu’un comportement a toujours une raison d’être, alors endossons notre costume d’enquêteur pour en décoder le sens.